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Jeune Ambassadeur du Savoir - Montérégie

Pourquoi j’ai décidé de m’impliquer dans le Projet Jeune ambassadeur du savoir

L’idée de faire des témoignages dans des organismes ou dans les écoles pour motiver les gens à retourner aux études ou simplement d’y rester est pour moi un projet qui date depuis très longtemps. C’est en 2003, au centre de formation des Maskoutains lors d’une journée témoignage dans le cadre de la semaine de la persévérance scolaire que des anciens élèves étaient venus nous parler de leur passage en formation que j’ai eu l’idée moi aussi de partager mon cheminement et donner le goût d’apprendre.

Mon implication au sein du conseil des élèves et du conseil d’établissement de mon centre de formation m’a amené à me présenter au troisième colloque du mouvement québécois des adultes en formation (MQAF) qui se tenait le 2 et 3 avril 2005 et à devenir membre du premier conseil d’administration de ce nouveau mouvement qui regroupe des étudiants adultes de l’ensemble du territoire québécois. C’est en tant que représentant du MQAF au sein du comité organisateur de la semaine québécoise des adultes en formation qui est organisé par l’institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA) que j’ai mis les pieds pour la première fois dans les bureaux de l’ICEA. Déjà à ce moment, je discutais avec la personne en charge du comité, Mme Aliette Poirier, de mon désir de faire des témoignages sur l’importance de l’éducation.

En 2004, j’ai envoyé un texte dans le cadre d’un concours qui incitait les élèves à écrire leur plus belle histoire et mon texte, Trouver sa route, a été retenu et publié dans le recueil, Ma plus belle histoire, édition 2004-2005, réalisé par la Fédération des syndicats de l’enseignement. Lors de la parution de ce texte, j’ai reçu beaucoup de commentaires positifs sur l’impact de ce témoignage ce qui m’a donné le goût de continuer de partager mon histoire.

Ensuite, au cours de la cinquième édition de la semaine des adultes en formation, un article sur mon cheminement scolaire a paru dans le journal de Montréal du 24 mars 2007 et encore une fois, j’ai reçu de beaux commentaires. C’est à ce moment précis que j’ai décidé que j’étais pour continuer ce genre de projet dans l’avenir et que mon cheminement servirait pour éveiller les gens sur cette problématique de société qu’est le décrochage scolaire.

Continuant de m’impliquer au sein de plusieurs comités, j’ai eu des entretiens téléphoniques avec Mr Pierre Pagé, chargé de projet à l’ICEA, et c’est à ce moment que j’ai appris qu’un projet d’envergure verrait le jour d’ici peu. Aussitôt, j’ai demandé de faire partie de ce grand projet et j’ai probablement été le premier à vouloir m’impliquer dans ce projet. Longtemps, j’ai espéré sa réalisation jusqu’au jour où à ma grande satisfaction, j’ai su que le projet Jeunes ambassadeurs du savoir était maintenant devenu réalité. Maintenant, Je suis très fier de faire partie de la première cohorte de jeunes ambassadeurs qui porte le nom : Les défricheurs.

L’aventure JAS est pour moi un moyen de passer un message aux jeunes à fort risque de décrochage, mais aussi au moins jeune qui ont déjà abandonné l’école afin de les aider à prendre conscience de l’importance de l’éducation dans la vie de tous les jours et qu’il n’est jamais trop tard pour effectuer un retour aux études ou tout simplement les aider à trouver ce qui les passionnent comme cela a été le cas dans mon propre cheminement. Quand on trouve sa route dans la vie, tout devient plus facile. Il y a mille et une façons d’apprendre, alors à vous de trouver celles qui vous conviennent.
Voici un résumé de ma route.

Ayant personnellement décroché à l’âge de 15 ans, j’ai compris au fil des ans d’où l’importance d’aller à l’école et de s’instruire dans le but de travailler dans un domaine qui nous passionne et nous donne le goût de toujours vouloir aller plus loin et se réaliser. Quand j’ai touché le fond, période très sombre de ma vie, c’est à ce moment que j’ai décidé, avec l’aide de plusieurs, de reprendre ma vie en main que tout a commencé pour moi. Un long processus de remise en question et de travail sur soi m’a permis de découvrir qui j’étais et ce que je voulais faire dans la vie. C’est l’hors d’un atelier d’orientation donné au Carrefour Jeunesse Emploi de Saint-Hyacinthe que j’ai trouvé ma route. À partir de ce moment, j’avais un but et j’ai travaillé très fort pour l’atteindre.

Après plusieurs années de travail acharné, j’ai découvert qu’avec beaucoup de détermination et de persévérance, les choses qui semblaient impossible à réaliser se réalisent.

Dans mon cas, j’ai terminé mes études secondaires ainsi que ma formation en gestion de commerces et je vis maintenant mon rêve de posséder ma propre entreprise en lien avec mes valeurs. Depuis maintenant dix mois, je suis propriétaire de la librairie de livres usagés, Les Trésors du futur Inc. à Beloeil. C’est lors de mon retour aux études que la passion pour la lecture s’est développé et maintenant c’est mon métier. Assez surprenant pour un gars qui a été reclassé en alphabétisation lors de son retour sur les bancs d’école. La lecture est pour moi une des plus importantes richesses que nous possédons et elle me permet de satisfaire ma grande curiosité et de m’accompagner dans la réalisation de mes projets les plus fous.

En tant que JAS, transmettre le message, qu’apprendre tout au long de la vie est maintenant un besoin de base dans notre société toujours en croissante évolution est un des points les plus importants de notre mission. À une époque où le taux de décrochage scolaire au Québec est à son plus haut comparativement aux autres pays dans le monde. Il était grand temps qu’un projet d’une telle envergure voit le jour au Québec. Ensemble, nous trouverons des solutions à ce problème qui sera bientôt qu’un malheureux événement de l’histoire.

Je souhaite maintenant partager mon parcourt avec ceux et celles qui vivent le même type de situation et qui croient que c’est impossible de retourner aux études et de réussir.

Frédéric Fortin, 8 janvier 2010

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